Alimentation et cancer du sein 

De nombreuses femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein se posent des questions sur le rôle de l’alimentation dans le traitement, le rétablissement et le risque de récidive. Des études portent actuellement sur le rôle des aliments, de la nutrition et de l’activité physique par rapport au taux de survie au cancer du sein. Pour l’instant, on ne possède pas suffisamment de preuves pour faire des recommandations particulières.

Un régime alimentaire qui favorise une alimentation saine et bien équilibrée composée d’une grande variété d’aliments, associée à la pratique régulière d’activités physiques et le maintien d’un poids santé, contribue probablement à une bonne santé globale lorsqu’on se rétablit d’un cancer du sein.

Les survivantes au cancer du sein peuvent satisfaire leurs besoins nutritionnels en suivant le Guide alimentaire canadien. Ce guide indique le nombre de portions recommandé pour chacun des 4 groupes alimentaires ainsi que la nécessité de consommer une grande variété d’aliments.

Les femmes atteintes d’un cancer du sein devraient consulter leur médecin ou une diététiste avant de modifier leur alimentation ou de prendre des suppléments alimentaires (en comprimés ou en poudre).

Une femme qui se rétablit du cancer du sein peut se préoccuper des aspects suivants concernant l’alimentation et le cancer du sein.

 Soja

Le soya contient des agents phytochimiques semblables à l’œstrogène qui sont peu concentrés et qu’on appelle phytoestrogènes (plus particulièrement des isoflavones ou des isoflavonoïdes). Parmi les aliments à base de soya, on trouve le tofu, la boisson au soya, les fèves de soya, les noix de soya et le miso. Il existe d’autres sources de soya, comme des poudres et des comprimés à base de protéines de soya ainsi que d’autres formes de suppléments.

Certaines études ont révélé que les produits à base de soya peuvent réduire le risque de cancer du sein, mais elles se sont déroulées auprès de personnes vivant dans d’autres pays (pour la plupart en Asie) dont l’alimentation était riche en soya. Cette baisse du risque pourrait être due à d’autres facteurs que la consommation de soya. Une analyse récente des résultats de 18 études indique que la consommation de produits à base de soya engendre une très légère diminution du risque de cancer du sein, mais ces résultats doivent être interprétés avec prudence en raison des variations dans la quantité et le type de produits consommés chez les participantes.

De nombreuses survivantes au cancer du sein s’inquiètent à l’idée d’inclure le soya dans leur alimentation, parce qu’elles craignent que le soya n’agisse de la même façon que l’œstrogène naturel (œstrogénique) et qu’il favorise le développement du cancer du sein. La plupart des observations actuelles portent à croire que le soya n’est probablement pas dangereux pour les survivantes au cancer du sein lorsque celles-ci le consomment en petites quantités, comme dans un régime alimentaire asiatique typique.

  • On peut inclure à son alimentation jusqu’à 3 portions quotidiennes d’aliments à base de soya, comme le tofu ou la boisson de soya.
  • On devrait éviter de consommer des sources concentrées de soya, comme les poudres ou les suppléments de soya, car ces produits peuvent affecter le corps d’une manière similaire aux œstrogènes.
  • Certains médecins peuvent recommander aux femmes qui prennent du tamoxifène (Nolvadex, Tamofen) d’éviter le soya puisqu’il pourrait nuire à l’efficacité du médicament. Cependant, de récentes études ont suggéré que le soya pourrait être sans danger pour les femmes qui prennent ce médicament.

On ne sait pas si le soya réduit le risque de récidive du cancer du sein ou d’apparition de la maladie chez les femmes qui présentent un risque élevé de cancer du sein.

Suppléments alimentaires ou à base de plantes médicinales

Les suppléments alimentaires, tels que les vitamines et les minéraux, ou à base de plantes médicinales ne remplacent pas une alimentation saine et bien équilibrée. Les suppléments peuvent être utiles pour fournir les éléments nutritifs à une femme qui ne peut pas les obtenir en quantité suffisante par son alimentation. Demandez à votre médecin ou à une diététiste si vous avez besoin d’un supplément vitaminique ou minéral.

Lorsqu’on pense à prendre un supplément alimentaire, il faut être conscient que les gens d’âges et de sexes différents ont des besoins nutritionnels différents.

Chaque apport nutritionnel de référence (ANREF) représente la quantité moyenne d’un certain élément nutritif nécessaire à la prévention des carences et à la réduction du risque de maladie chronique.

Prendre un élément nutritif en quantité plus grande que la normale n’est pas nécessairement mieux ou plus sûr. De fortes doses de certains minéraux et vitamines peuvent être nocives ou entraver l’efficacité de médicaments sur ordonnance, de médicaments en vente libre ou de traitements du cancer.

Certains suppléments à base de plantes médicinales peuvent également nuire à des médicaments ou à des traitements du cancer.

Les survivantes au cancer du sein qui songent à prendre des suppléments devraient discuter avec leur médecin ou une diététiste des types et quantités appropriés à leur cas.

Les professionnels de la santé qui participent aux soins d’une femme atteinte d’un cancer du sein devraient connaître tous les suppléments qu’elle prend ainsi que les quantités.

Antioxydants

Les antioxydants sont des substances chimiques présentes dans de nombreux aliments. Les antioxydants protègent les cellules et les tissus du corps des radicaux libres (molécules instables qui se forment au cours du métabolisme cellulaire normal et qui réagissent facilement avec d’autres molécules). Les radicaux libres sont formés lorsque notre corps utilise de l’oxygène. Ils peuvent endommager les cellules, ce qui pourrait mener au cancer. On croit que les antioxydants aident à protéger les cellules en inactivant les radicaux libres avant qu’ils ne causent des dommages.

Des vitamines et minéraux présents dans de nombreux aliments, en particulier les fruits et les légumes, agissent comme des antioxydants. La vitamine C, la vitamine E, le bêta-carotène et le sélénium sont des antioxydants. Il est préférable de consommer des aliments qui contiennent des antioxydants plutôt que des suppléments.

Les femmes atteintes du cancer du sein devraient vérifier auprès de leur médecin si elles peuvent prendre des antioxydants, tout particulièrement pendant un traitement. Certaines études ont démontré que prendre de grandes doses de suppléments d’antioxydants au cours d’une chimiothérapie, d’une radiothérapie ou de l’association des deux peut rendre ces traitements moins efficaces. Ces deux traitements forment des radicaux libres dans les cellules cancéreuses dans le but de les endommager et de les détruire. Comme les antioxydants inactivent les radicaux libres, ils les empêchent de détruire les cellules cancéreuses.

Graisse alimentaire

La consommation de matières grasses est importante à la santé globale. La graisse alimentaire fournit de l’énergie, aide à absorber certaines vitamines, est nécessaire à une croissance et à un développement normaux et protège certains organes.

Certains résultats de recherche ont établi un lien entre une alimentation riche en matières grasses et une hausse possible du risque de cancer du sein.

Si on consomme trop de gras, on peut finir par avoir un surplus de poids ou devenir obèse. Être obèse (indice de masse corporelle [IMC] de 30 ou plus) accroît le risque de cancer du sein chez la femme, en particulier après la ménopause.

Plusieurs études ont porté sur le lien entre la graisse alimentaire et le taux de survie au cancer du sein, mais les résultats sont incohérents.

Une récente étude a laissé entendre qu’un régime faible en matières grasses peut réduire le risque de récidive du cancer du sein, en particulier chez les femmes atteintes d’une tumeur précoce dont les récepteurs sont négatifs à l’œstrogène.

D’autres recherches sont en cours et on doit en mener davantage avant de tirer des conclusions définitives sur l’effet des différents types et quantités de graisse alimentaires, de certains aliments ou d’autres composants alimentaires sur le risque de réapparition du cancer du sein. Les femmes atteintes d’un cancer du sein pourraient vouloir consommer moins de matières grasses et plus de fruits, de légumes et de céréales afin d’adopter une alimentation saine et de parvenir à atteindre et à maintenir un poids santé.

Voici quelques suggestions pour adopter une alimentation faible en matières grasses :

  • S’assurer que son apport total en matières grasses soit équivalent à tout au plus 30 % de son apport calorique quotidien.
  • Opter pour des produits laitiers faibles en matières grasses, comme le lait 1 % ou des produits tels que le lait, le yogourt et les fromages écrémés.
  • Opter pour les coupes de viandes plus maigres.
  • Limiter sa consommation d’aliments qui contiennent de grandes quantités de matières grasses saturées et de gras trans.
  • Utiliser des matières grasses insaturées (saines) pour préparer ses aliments.
  • Réduire la quantité de matières grasses employées lorsqu’on cuisine.

Alcool

La consommation quotidienne d’une boisson alcoolisée ou plus est associée à une légère hausse du risque de cancer du sein. On ne sait pas si l’alcool joue un rôle dans le risque de récidive, le développement d’un second cancer du sein ou le taux de survie au cancer.

L’alcool est susceptible de faire augmenter le taux d’œstrogène et aussi de réduire la quantité de certains éléments nutritifs essentiels qui protègent contre les lésions cellulaires.

  • Vérifiez auprès de votre médecin si vous pouvez boire de l’alcool pendant et après le traitement de votre cancer du sein. Il est possible que l’alcool nuise à l’efficacité des médicaments et des traitements et qu’il aggrave certains troubles médicaux.
  • Si vous décidez de boire de l’alcool, limitez-vous à moins d’une consommation normale par jour.

Régime végétarien

Certaines femmes pourraient vouloir adopter un régime végétarien après avoir reçu un diagnostic de cancer du sein. Les régimes végétariens ont tendance à avoir des caractéristiques saines, comme d’être faible en gras saturé et riche en fibres, en vitamines, en minéraux et en agents phytochimiques. Néanmoins, il n’y a aucune preuve qu’un régime végétarien peut prévenir la récidive du cancer du sein ou en diminuer le risque.

Un régime végétarien qui comprend du poisson, des produits laitiers et des œufs comporte habituellement suffisamment de protéines pour répondre aux besoins du corps. Un régime végétarien qui exclut tout aliment provenant d’animaux peut répondre aux besoins en protéines si on consomme des légumineuses, des noix et des céréales en quantité suffisante. Il faut néanmoins ajouter des suppléments de vitamine B12.

Les survivantes au cancer du sein qui veulent adopter un régime végétarien devraient consulter une diététiste pour s’assurer que leur régime alimentaire répond à tous leurs besoins nutritionnels.

Viande

La viande est une source précieuse d’éléments nutritifs comme les protéines, le fer, le zinc et la vitamine B12. De nombreuses survivantes au cancer du sein se préoccupent à savoir si la viande, en particulier la viande rouge, fait augmenter le risque de récidive du cancer du sein.

D’après certaines données, les personnes qui mangent plus de viande rouge et de viande transformée courent un risque accru de cancer, en particulier de cancer colorectal. Des données récentes montrent aussi qu’une plus grande consommation de viande rouge et de viande transformée semble accroître modérément le risque de décès par cancer, maladie cardiaque et autre maladie. Ces études ne portaient toutefois pas spécifiquement sur les survivantes au cancer du sein.

Selon ces données, les survivantes au cancer du sein devraient essayer de limiter la quantité de viande rouge qu’elles consomment chaque semaine à 3 portions pour aider à réduire leur risque de mourir du cancer. Les substituts sains de la viande comprennent le poisson, les fruits de mer, la volaille, les haricots secs, les lentilles et le tofu.

Graine de lin

Comme le soya, la graine de lin contient aussi un agent phytochimique semblable à l’œstrogène qui est peu concentré et qu’on appelle phytoestrogène. Le lin contient des lignanes, un type de phytoestrogène.

Une étude canadienne menée auprès d’un petit nombre de survivantes au cancer du sein laisse entendre que la consommation quotidienne de 2 cuillères à soupe de graines de lin moulues peut ralentir le développement des cellules cancéreuses. Même si d’autres recherches sur des souris à qui on a injecté des cellules humaines du cancer du sein ont montré les mêmes effets, il faudra faire plus de recherches sur les survivantes au cancer du sein pour savoir si la graine de lin peut améliorer le taux de survie.

Jusqu’à ce qu’on en sache davantage, les femmes atteintes d’un cancer du sein devraient discuter avec leur équipe soignante si elles se posent des questions sur la graine de lin ou les aliments à base de cette graine et sur la quantité qu’elles peuvent consommer.

Hormones dans les aliments

Les stimulateurs de croissance hormonaux (SCH) permettent aux animaux de prendre du poids plus rapidement et augmentent la croissance de tissus maigres. On parvient ainsi à obtenir un produit à moindre coût. Les SCH sont sécrétés naturellement par les animaux ou peuvent être fabriqués artificiellement (synthétiques). Au Canada, l’emploi des SCH est approuvé et ceux-ci comprennent l’estradiol (type d’œstrogène), la progestérone, la testostérone et d’autres formes d’hormones synthétiques.

L’usage des SCH a été approuvé seulement pour les bovins de boucherie. Jusqu’à ce jour, la recherche scientifique n’a pas démontré que les produits alimentaires dérivés d’animaux auxquels on administre ces SCH nuisent à la santé humaine. Aucune étude n’a comparé directement le risque de cancer du sein chez les femmes qui mangent de la viande provenant d’animaux traités aux SCH à celui des femmes qui mangent de la viande ne provenant pas d’animaux ainsi traités.

Poids santé

Le maintien d’un poids santé est une composante importante du rétablissement d’un cancer du sein.

Certaines femmes peuvent perdre du poids au cours du traitement du cancer du sein en raison des effets secondaires de traitements comme la chimiothérapie. Avoir un poids insuffisant peut accroître le risque de complications durant un traitement et affecter la qualité de vie de la femme traitée.

D’autres femmes prennent du poids en cours de traitement, que ce soit en raison de traitements comme l’hormonothérapie ou d’une moins grande quantité d’activités physiques qu’avant.

L’obésité accroît le risque pour une femme d’être atteinte d’un cancer du sein. Il y a de plus en plus de données qui indiquent que l’obésité peut avoir un effet négatif sur la survie au cancer du sein et accroître le risque de récidive.

On peut réussir à maintenir un poids santé grâce à l’association d’un régime alimentaire et de l’activité physique. Les survivantes au cancer du sein peuvent vouloir discuter avec des membres de l’équipe soignante, une diététiste ou un spécialiste de l’exercice pour obtenir des suggestions sur la manière d’atteindre et de maintenir un poids santé.

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Source : Alimentation et cancer du sein – Société canadienne du cancer

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