Certitudes et interrogations concernant les inhibiteurs d’aromatase

Certitudes et interrogationsinhibiteurs aromatase

L’ hormonothérapie est une arme thérapeutique utilisée depuis que Beatson, en 1896, a réalisé la première castration pour un cancer du sein métastatique. Ultérieurement, ont é t é utilisés paradoxalement les estrogènes à fortes doses, puis les androgènes : ces deux hormones étaient efficaces, mais entraînaient des effets secondaires, limitant leur utilisation. Le tamoxifène est apparu dans les années 1970, molécule à activité antiestrogène, bloquant la prolifération tumorale grâce à sa fixation sur le récepteur de l’estradiol des cellules tumorales. Ce traitement, contrairement aux précédents, avait le mérite d’être remarquablement toléré. Progressivement, il s’est imposé en première ligne d’hormonothérapie, puis en situation adjuvante. Dans les années 1980, l’aminoglutéthimide est apparu comme une hormonothérapie de deuxième et troisième ligne. C’était la première molécule à activité antiaromatase non spécifique (elle inhibe aussi les 17, 21 et 11 hydroxylases) et était relativement peu puissante ( i n h i b i t e u r d’aromatase de pre m i è re génération). Son manque de spécificité impliquait une corticothérapie associée. Son indéniable efficacité était hypothéquée par des effets secondaires importants. La deuxième génération d’antiaromatases n’a pas marqué un progrès par rapport à l’aminoglutéthimide (4-OH-androstènedione). Les inhibiteurs d’aromatase de t roisième génération, plus puissants et plus spécifiques que les molécules plus anciennes, se sont progressivement imposés comme hormonothérapie de référence, d’abord en deuxième ligne par rapport aux progestatifs et à l’aminogluéthimide, puis en première ligne par rapport au tamoxifène. Ces derniers peuvent être divisés en deux groupes : les antiaromatases non stéroïdiens (anastrozole et létrozole) et stéroïdiens (exémestane).

Cancer du sein – Cancer du sein : de la vitamine D en complément des traitements?

Le déficit en vitamine D est associé à différentes pathologies, notamment les cancers. La vitamine D peut-elle aider à lutter contre un cancer du sein ? Selon plusieurs études récentes, c’est le cas.

La vitamine D peut être apportée par l’alimentation (poissons gras, huile de foie de morue ou lait enrichi) ou par des compléments alimentaires. Mais la principale source reste le soleil car l’organisme en synthétise grâce aux rayons UVB. Une fois ingérée ou fabriquée par l’organisme, la vitamine D est convertie en une forme active, le calcitriol. Celui-ci se lie au récepteur de la vitamine présent dans les cellules, il entre dans le noyau et contrôle l’expression de nombreux gènes, dont ceux impliqués dans la santé osseuse. La synthèse de vitamine D à partir des UVB n’est efficace qu’entre avril et octobre dans l’hémisphère nord. L’alimentation ne suffit pas à compenser les déficits en hiver, qui sont très courants dans les pays européens.

Lire : Combien de vitamine D prendre en hiver ?

 

La vitamine D améliore la survie des femmes qui ont un cancer du sein

Des chercheurs de l’université de San Diego (La Jolla) ont voulu savoir si de hauts niveaux de vitamine D dans le sang étaient associés à une meilleure survie des patientes ayant un cancer du sein. L’un des auteurs de ces travaux est Cédric Garland, qui, avec son frère, est un des premiers à avoir analysé le lien entre vitamine D et cancer.

Lire : Les frères Garland, pionniers du cancer et de la vitamine D

Les auteurs ont donc recherché des articles sur le lien entre mortalité par cancer du sein et vitamine D dans les bases de données internationales ; ils en ont trouvé 5 qui regroupaient plus de 4.440 femmes avec un cancer du sein. Résultats : il y avait une forte relation entre la concentration de vitamine D dans le sang et la survie des femmes. Les patientes avec de hauts niveaux sanguins de vitamine D (au moins 30 ng/mL) étaient deux fois plus susceptibles de survivre de la maladie que celles qui avaient de bas niveaux (17 ng/mL). C’est pourquoi les auteurs préconisent que la vitamine D complète les traitements contre le cancer du sein.

Comment s’explique le rôle de la vitamine D ? Au niveau moléculaire, les métabolites de la vitamine D activeraient une protéine qui bloque la division des cellules agressives du cancer du sein, ce qui limiterait la croissance de la tumeur.

Cancer du sein – La pêche

Un mélange de composés phénoliques extraits de pêches inhibe les métastases du cancer du sein chez la souris Rafraîchissante en été peu calorique la pêche aurait aussi des propriétés anticancéreuses

d’après des expériences réalisées au centre de recherche A&M AgriLife (Texas), des extraits de pêche inhibent les métastases du cancer du sein chez des souris.

Cette étude paraît dans Journal of Nutritional Biochemistry.

 Différentes molécules végétales ont montré leur efficacité pour tuer des cellules cancéreuses du sein.

Lire : Un super-cocktail de 6 molécules végétales détruit des cellules cancéreuses du sein

Dans cet article, les chercheurs ont étudié les effets de polyphénols de la pêche jaune Prunus persica, de la variété Rich Lady, sur la croissance tumorale et les métastases de cellules de cancer du sein. Pour cela, ils ont greffé sous la peau de souris des cellules de cancer du sein particulièrement agressives : les MDA-MB-435. Ils ont étudié l’expression d’un gène marqueur dans les poumons pour suivre les métastases.

Les chercheurs ont ainsi montré que la croissance tumorale et les métastases du poumon étaient inhibées par les polyphénols de la pêche avec des doses de 0,8 à 1,6 mg par jour. Pour un femme adulte de 60 kg, ceci correspondrait à une dose de 370,6 mg/jour, ce qui serait fourni par 2 à 3 pêches par jour.

Du point de vue moléculaire, l’effet inhibiteur des polyphénols de la pêche serait dû à l’inhibition de l’expression des gènes des métalloprotéases (MMP), des enzymes induites dans un contexte tumoral. La modulation de l’expression des gènes MMP-2, MMP-3 et MMP-13 serait une cible de l’activité anti-métastatique des polyphénols de la pêche.

Pour Luis Cisneros-Zevallos, auteur de cette étude, « En général, la pêche a des composés chimiques qui sont responsables de la mort des cellules cancéreuses sans affecter les cellules normales, comme nous l’avons montré précédemment, et maintenant nous voyons que ce mélange de composés peut inhiber les métastases. Nous sommes enthousiastes à l’idée que peut-être en consommant seulement 2 à 3 pêches par jour nous pouvons obtenir des effets similaires chez les humains. » La prochaine étape sera donc de confirmer ces résultats grâce à des essais cliniques.

Lire : Les atouts santé de la pêche

Source

Giuliana Noratto, Weston Porter, David Byrne, Luis Cisneros-Zevallos. Polyphenolics from peach (Prunus persica var. Rich Lady) inhibit tumor growth and metastasis of MDA-MB-435 breast cancer cells in vivo. The Journal of nutritional biochemistry.