Statines : des bénéfices largement supérieurs aux risques, selon une vaste étude du Lancet 

 

Statines : des bénéfices largement supérieurs aux risques, selon une vaste étude du Lancet

Deschercheurs britanniques viennent de publier une vaste revue de la littérature concernant les bénéfices et les risques lié au traitement par statines. Ils espèrent, par cette étude, mettre un point final aux doutes concernant cette classe thérapeutique, en montrant que leurs bénéfices est supérieurs aux risques.

 

Depuis la sortie en 2013 du livre polémique du Pr Philippe Even concernant les médicaments hypocholestérolémiants et surtout les statines, nombreux ont été les experts à rappeler l’importance de ces traitements en particulier en prévention cardiovasculaire secondaire. La Haute Autorité de santé insistait ainsi, en février 2013, sur le fait qu’en prévention secondaire « l’intérêt des statines est indiscutable ». Elle se montrait plus nuancée pour la prévention primaire rappelant que « les statines sont à réserver aux personnes qui sont à haut risque » ; et constatait « un certain mésusage des statines en France ». En outre, plusieurs études ont mis en évidence que cette polémique a entrainé des ruptures de traitements avec des conséquences non négligeables sur les accidents et la mortalité cardiovasculaire.

 

« Prendre des décisions éclairées »

 

Dans ce contexte, des chercheurs britanniques se sont penchés sur l’ensemble des études évaluant les bénéfices et les risques des statines. Leur objectif est d’ « aider les praticiens, patients, et le public à prendre des décisions éclairées concernant le traitement par statines en prévention cardiocérébrale ». Ils ont donc analysé les forces et les limites des essais contrôlés et randomisés, mais aussi des études observationnelles. Ils ont ainsi conclu à…[pagebreak]

la solidité des larges études randomisées, qui montraient un bénéfice en terme morbidité et de mortalité cardiovasculaires, qui contraste avec la faiblesse des conclusions apportées par les études observationnelles. La réduction du risque d’événement vasculaire majeur serait globalement de 25% pour chaque baisse de 1 mmol/L de LDL cholesterol par an (après un an de traitement toutefois). Le bénéfice absolu dépend du risque individuel. Ainsi, les auteurs de l’étude ont calculé qu’une réduction de LDL cholesterol de 2 mmol /L avec une statine de type atorvastatine (40mg/j) pris pendant une durée de 5 années par 10 000 patients ayant une maladie cardiovasculaire occlusive (prévention secondaire), permettait d’éviter 1000 événements cardiovasculaires (10% de bénéfice absolu).

Ce bénéfice était de 5% (500 événements prévenus) en cas de prévention primaire chez des sujets à risque mais sans maladie cardiovasculaire avérée.

La pollution de l’air, ennemie du HDL-cholestérol 

L’étude publiée par Griffith Bell et coll. (Seattle, Etats-Unis) dans la revue Arteriosclerosis, Thrombosis, and Vascular Biology a porté sur une population de 6.654 adultes participant à la Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis. Le niveau d’exposition sur 12 mois de chaque participant à la pollution atmosphérique a été calculé en fonction de leur lieu de résidence et des relevés de pollution mentionnant notamment les concentrations de particules fines et d’oxydes de carbone. Les données ainsi récupérées ont ensuite été confrontées à la mesure du HDL-cholestérol de chacun des participants. Les résultats révèlent que les patients ayant été confrontés à un haut niveau de pollution atmosphérique au cours des 12  derniers mois sont aussi ceux dont le taux de HDL-cholestérol est le plus bas (−1.68 mg/dL; IC 95% = −2.86 à −0.50), ce taux bas du bon cholestérol étant plus marqué chez les femmes que chez les hommes, à pollution atmosphérique comparable.

Selon les auteurs, cet impact de la pollution atmosphérique sur le HDL-cholestérol pourrait expliquer en partie la raison pour laquelle cette pollution, notamment celle émanant des moteurs à explosion, est associée à une élévation du risque cardiovasculaire.

Sources :

Griffith Bell et coll. Association of Air Pollution Exposures With High-Density Lipoprotein Cholesterol and Particle Number. The Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis. Arteriosclerosis, Thrombosis, and Vascular Biology. Article publié en ligne le 13 avril 2017

Source : La pollution de l’air, ennemie du HDL-cholestérol | egora.fr